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«Le sport-handicap n’existe plus»

Cette thèse provocante a été avancée lors de la Conférence de développement, qui s’est tenue samedi. Pourquoi? Le thème de la Conférence était intitulé «Les chemins vers l’inclusion» et l’une des nombreuses questions était la suivante: «La Fédération faîtière et les clubs existeront-ils encore dans quelques années?»

Le Président Markus Gerber a souhaité la cordiale bienvenue à la Maison du Sport aux participants, qui étaient légèrement moins nombreux que les années précédentes. Le thème de l’«inclusion» les auraient-ils dissuadés? L’inclusion ne serait-elle pas une question pertinente pour les discussions au sein des clubs, si ces derniers agissent de toute façon de manière «séparative»? La clarification des rôles entre la Fédération faitière et les clubs n’est-elle qu’une préoccupation secondaire? Les ligne directrices ne sont-elles qu’un papier qui atterrit souvent dans les tiroirs? Quoi qu’il en soit, les hôtes des «World Cafés», créés pour la Conférence, n’ont guère eu à initier les dialogues. Les discussions étaient animées, les points de vue et les avis échangés de bon train. Trois thèmes principaux étaient au programme.

Des impulsions dès le début
En introduction, le Directeur de Blindspot, Jonas Staub, a présenté un exposé liminaire sur le thème de l’inclusion. Selon lui, les jeunes sont plus autonomes aujourd’hui. Les structures vont se modifier, notamment par le biais des médias numériques. Il s’agira de s’adapter. Si l’inclusion ne remplacera pas les spécialistes, il convient d’être plus flexible et plus ouvert. 

En ce qui concerne la clarification des rôles au sein de PluSport, le Directeur René Will considère lui aussi qu’il faut revoir les structures. Certains clubs seront-ils dissous? Rejoindront-ils le sport valide? Y aura-t-il des fusions? L’inclusion est un phénomène social qui se renforcera encore. Les politiciens sont réceptifs; les associations sportives et les écoles sont très intéressées à notre savoir-faire. Nous ne sommes plus les seuls à émettre des sollicitations. Toutefois, les personnes en situation de handicap veulent choisir elles-mêmes les structures dans lesquelles elles souhaitent pratiquer du sport. Des questions fondamentales doivent être clarifiées et il s’agit notamment de décider de la voie que nous voulons suivre.

Ateliers 3 x 3
Les thèmes «inclusion», «conception des rôles» et «lignes directrices» ont fait l’objet de discussions en groupes, lors de tables rondes de 45 minutes chacune.

La discussion relative à l’inclusion a notamment porté sur les sportifs, la capacité de performance vs. la valeur, les finances, la communication et les idées relatives à ces sujets. 

Les nouvelles lignes directrices de PluSport ont elles aussi fait l’objet de nombreux inputs et suggestions. La majorité des participants plaide pour un concept simple et réaliste. 

De nombreux points de vue ont également été échangés au sujet de la répartition des rôles entre les clubs et la Fédération faîtière. «Les sportifs souhaitant rester entre eux, les clubs sont nécessaires». «Une fédération faîtière disposant du savoir-faire et des ressources financières nécessaires serait la meilleure option». «La volonté doit être présente à tous les niveaux».

Marche à suivre
René Will a clos les discussions en soulignant qu’il appartenait désormais au Comité et à la Direction de réunir ces impressions et ces avis afin d’élaborer la nouvelle stratégie 2020-2023 et les nouvelles lignes directrices. Si possible, ces dernières pourraient être mises en consultation ce printemps et faire l’objet d’un vote lors de l’Assemblée des délégués.

Lors de son allocution finale, Markus Gerber a insisté sur le fait que l’inclusion devait être abordée de manière minutieuse. Les sportifs et leurs besoins sont au centre de l’attention. Il s’agit de les comprendre et d’inclure ces connaissances dans notre travail. Nous jouons le rôle de soutiens. Il est envisageable que le sport séparatif, le sport intégratif et le sport inclusif existent en parallèle.

Si le sport-handicap ne disparaîtra pas forcément, peut-être que le terme même passera aux oubliettes.